Quelle lampe frontale acheter ?

Tout savoir avant d’acheter une lampe frontale

Une lampe frontale n’est pas un simple gadget. Cet équipement de sécurité fournit un éclairage de secours quand la lumière naturelle fait défaut. Il est absolument indispensable dans de nombreuses disciplines sportives engagées, comme la spéléologie. En effet, il pourrait être dommageable de se retrouver dans le noir dans certaines circonstances. Il est donc cruciale de bien choisir sa lampe frontale avant de partir à l’aventure. Voici quelques éléments à prendre en considération pour vous décider.

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Le poids

Il est tentant d’acheter une lampe frontale ultra-puissante. Avec un phare de voiture sur la tête, on est sûr de jamais être pris au dépourvu ! Néanmoins, ce choix n’est pas forcément judicieux, car il se paie en terme d’autonomie et de poids. En effet, les lampes frontales longue-portée sont plus gourmandes en énergie. Du coup, la batterie, logiquement plus grosse, est souvent déportée l’arrière de la tête afin d’équilibrer la charge. Ce n’est pas anodin en terme de confort – surtout quand on doit la porter pendant des heures. Certes, il existe des modèles monobloc, comme la Petzl Swift RL, annonçant une intensité lumineuse de 900 lumens pour seulement 100 g. Mais il ne faut pas s’y méprendre. Ce mode « spot » permet de voir ponctuellement très loin. Ce modèle ne fonctionne que deux heures à plein régime – un peu court pour une sortie spéléologie. La puissance réelle de ce modèle se situe plus autour de 300 lumens. Une lampe torche compacte de cette luminosité est amplement suffisante pour la plupart des situations. En résumé, optez pour une lampe frontale à batterie déportée uniquement si vous pratiquez une activité sportive engagée.

La puissance

Combien de lumens me faut-il ? C’est une question à se poser. En effet, les fabricants proposent des lampes frontales de plus en plus puissantes. Du coup, des modèles qui ont un an ou deux ans paraissent complètement obsolètes aujourd’hui. Prenons l’exemple de la Black Diamond Spot. Il y a quelques années, sa puissance maximale était de 90 lumens. La version suivante est passée à 130, puis 200 lumens pour arriver à 325 lumens. Ayant utilisé le modèle à 90 lumens, j’étais à l’époque pleinement satisfait de ses performances…
Pour évaluer le nombre de lumens qu’il vous faut, dites-vous que vous n’utiliserez pas votre appareil à pleine puissance la plupart du temps. En effet, ce mode d’éclairage est le plus gourmand en énergie. Donc, rien ne sert de tomber dans la surenchère, même s’il est nécessaire d’avoir un spot puissant, au cas où.
En évaluant la puissance dont vous avez vraiment besoin, vous ferez des économies de piles. Pour moi, d’une façon générale, 200 lumens sont amplement suffisants pour une utilisation domestique, la randonnée pédestre ou le camping. Un trail ou une course d’orientation dans l’obscurité totale peuvent nécessiter 250-500 lumens. Les activités plus engagées, comme la spéléologie ou la descente en VTT, nécessite un peu plus puissance : 500 à 1 000 lumens.

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La polyvalence

Le nombre de lumens n’est pas le seul élément à considérer avant d’acheter une lampe frontale. En effet, il ne reflète pas à lui seul la qualité de l’éclairage. Un lumen mesure l’intensité du flux lumineux. Or, il faut aussi tenir compte de la portée du faisceau. Autrement dit, la capacité d’une lampe à cibler un objet. Une lampe frontale vraiment polyvalente doit proposer au moins quatre modes d’éclairage :

  • Le mode inondation. Ce faisceau large permet de voir de près. Il est très pratique pour bricoler ou pour s’éclairer dans une tente.
    Le mode spot. Ce projecteur éclaire au loin. Cet option est indispensable lors d’un trail, à vélo et dans toutes les situations où il faut anticiper les irrégularités du terrain.
  • Le mode clignotant. Cette fonctionnalité est très utile en cas d’urgence pour signaler un danger.
  • Le mode lumière rouge. Cette lumière un peu particulière a le mérite de ne pas éblouir. Elle permet d’évoluer en groupe. Elle est aussi très pratique pour lire.
    Conçue pour les activités outdoor, une lampe frontale doit pouvoir affronter des situations très différentes. Dans ce domaine, pour moi, la Black Diamond Spot est le type même du modèle tout terrain. Je m’en sers pour diverses tâches quotidienne et j’ai constaté que le mode spot à sa puissance maximum est suffisamment performant pour une sortie en VTT ! Un dernier point. Même si les lampes frontales rechargeables sur port USB sont un peu plus cher à l’achat, elles sont une option à considérer, notamment pour les modèles ultra puissants. Vous amortirez le surcoût en économisant le prix des piles. Nous vous expliquons tout au paragraphe suivant.

L’alimentation

La plupart des lampes frontales fonctionnent avec des piles de type AAA ou AA. Elles sont souvent situées dans le corps de la lampe, dans un compartiment auquel on accède grâce à un clapet. C’est le design le plus courant. On le retrouve sur des modèles de grande qualité (Petzl, Black Diamond, etc.). Il existe des lampes frontales avec un bloc piles séparé. Elles sont conçues pour les sports extrêmes. C’est le cas de la LED Lenser H7R.2. Très puissantes, ces lampes frontales sont assez gourmandes. D’où l’intérêt de pouvoir les recharger sur un port USB.
Vous pouvez utiliser un câble USB pour recharger la batterie n’importe où, dans la voiture en rejoignant le départ du sentier de randonnée, dans la nature avec un panneau solaire ou un bloc d’alimentation, etc. D’ailleurs, Petzl propose plusieurs lampes hybrides qui permettent d’utiliser la batterie rechargeable CORE ou des piles de type AAA. C’est une option très intéressante, car cela permet d’anticiper les situations où il est impossible de connecter l’appareil. Les modèles rechargeables sont un peu plus chers, mais pour un usage intensif, le jeu en vaut la chandelle. En effet, acheter des piles AAA peut vite représenter un petit budget…

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L’autonomie

Nous l’avons vu, les éclairages mains libres très puissants sont voraces en énergie. Cet élément est à prendre en compte avant d’acheter une lampe frontale ; par exemple, pour faire un long trek en haute montagne. Les fabricants donnent des indications précieuses sur l’autonomie, même si elles sont approximatives. Voilà ce qu’il faut savoir. Dans la notice d’utilisation ou sur le packaging du produit, on peut trouver la durée de vie estimée de la batterie pour les différents niveau de puissance (économie d’énergie, normal, maxi, etc.). Jusqu’à très récemment, on estimait une lampe LED était fonctionnelle tant qu’elle pouvait éclairer à plus deux mètres. Désormais, elle est considérée comme déchargée quand la puissance du faisceau baisse en-dessous de 10 % de l’intensité d’origine. Les fabricants gèrent la consommation d’énergie de façon différente. Néanmoins, sur la plupart des modèles, l’intensité du faisceau décroit progressivement. Donc attendez-vous à voir le mode spot, d’abord flamboyant, perdre petit à petit de sa superbe. Si cela vous gène, sachez qu’il existe des lampes frontales dont l’éclairage est régulé (comme la Petzl Actik Core). Dans ce cas, le faisceau lumineux sera à peu près constant, avant que la lampe ne passe en mode éco, quand la batterie est morte – ou presque.

L’étanchéité

Si vous pratiquez des activités outdoor, vous risquez d’être exposé aux intempéries. Vous devez donc évaluer la résistance à la pénétration de l’eau de la lampe frontale que vous voulez acheter. Certains équipements bon marché offrent peu, voire pas de protection. Dès qu’il pleut, il vaut mieux mettre sa capuche et courir dans sa tente ! Heureusement, la plupart des modèles de milieu et haut de gammes offrent un degré de protection plus élevé. La résistance à l’eau des appareils électroniques est mesurée par l’indice de protection IP. En bas de l’échelle, IPX0 équivaut à une protection nulle. À l’autre extrémité, IPX8 signifie que le produit peut supporter une immersion prolongée. Particulièrement impressionnante dans ce domaine, la lampe frontale Black Diamond Spot obtient une cote IPX8. Ça signifie qu’elle peut continuer à fonctionner, même après avoir été sous l’eau pendant 30 minutes. Mention spéciale également à la Forclaz Trek900 dont l’indice IP est de 7. En effet, la majorité des lampes frontales sont certifiés au minimum IPX4. Cela devrait être suffisant pour résister à une chute de pluie et de neige. D’une façon générale, si vous prévoyez de défier les éléments, vérifiez l’indice IP de votre matériel avant de l’acheter. Plus d’infos sur l’étanchéité des lampes frontales ici.

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Foire aux questions

Qu’est-ce qu’une lampe frontale ?

Une lampe frontale est un équipement de sécurité indispensable dans de nombreuses activités outdoor, comme la spéléologie. En effet, impossible d’évoluer dans une cavité souterraine sans un éclairage puissant qui permet de garder les mains libres pour progresser sans danger. Fixé sur le devant la tête – ou sur un casque, cette source de lumière éclaire là où le regard se porte. Véritable troisième œil, elle facilite les mouvements, à l’inverse d’une lampe torche classique. Néanmoins, ce matériel n’est pas exclusivement réservé aux sports de montagne où l’engagement est important. D’ailleurs, il tire son origine d’un secteur totalement différent : la médecine.

Qui a inventé la lampe frontale ?

On doit la lampe frontale à un otorhinolaryngologiste (ORL) des hôpitaux de Rouen, Paul Helot. Au XIXe siècle, il eut l’idée d’un système d’éclairage portable, afin de faciliter les examens médicaux et les interventions chirurgicales. Il entra en contact avec l’inventeur Gustave Trouvé qui inventa à sa demande un photophore électrique frontale. Ce dernier, reconnu pour ses travaux en miniaturisation, conçut également une batterie carbone-zinc de poche pour alimenter des appareils électriques portatifs. Il adapta ce système d’éclairage pour les travailleurs de la mine et les secouristes. Au XXe siècle, l’évolution du matériel permit l’exploration de nombreux gouffres souterrains, notamment dans les Alpes. Le spéléologue Fernand Petzl améliora grandement ce dispositif pour l’adapter aux exigences des sports de montagne qui se popularisaient alors.